Christianisme et destitution, par Marcello Tari – Conférence

Il pourrait paraître surprenant de lire chez l’un des penseurs du « communisme de la destitution » et des mouvements autonomes italiens des années 70 certaines pages consacrées au christianisme, du moins à une portée révolutionnaire que l’on peut voir dans certaines pages des Écritures.

Ainsi Marcello Tarì inclut saint Paul dans une lignée de révolutionnaires lorsqu’il dit dans Il n’y a pas de révolution malheureuse que « nous retrouvons les lignes destituantes dans toutes les passions révolutionnaires : chez Lénine et Bakounine, chez Saint Paul et Ulrike Meinhof, chez Rimbaud et Mao Tse Toung, il n’est guère difficile d’apercevoir l’ombre secrète de la puissance destituante » (p. 191-192).

Il n’est pas question ici d’une forme classique de la révolution cependant, le christianisme est mobilisé par Marcello Tarì pour penser (et pour vivre) non pas une nouvelle fondation, un pouvoir constituant, mais une puissance destituante. Nous l’interrogerons donc sur les raisons du débat entre constitution et destitution et sur ce qu’il lit de destituant dans les traditions chrétiennes, sur l’opposition entre le messianique et l’eschatologique.

Bref, nous nous demanderons en quoi le christianisme, c’est-à-dire une certaine forme de messianisme, est-il une puissance destituante ?