Projet d’intelligence artificielle catholique : « L’IA est une profanation de la parole »

À l’occasion du Sommet sur l’intelligence artificielle à Paris, la Conférence des évêques de France a annoncé être en train de réfléchir à développer sa propreIA afin de garder « le magistère de la Parole ». L’argument en faveur d’un tel projet est le suivant : qu’on le veuille ou non, les gens iront poser des questions sur la foi à l’IA ; si l’on ne veut pas que ChatGPT (ou telle ou telle autre IA) nous ravisse « le magistère de la Parole », il faut développer notre propre outil. Bref : nous n’avons donc pas le choix. Sans aucun doute, une IA qui aurait préalablement ingurgité les textes des Pères de l’Église, des conciles, des encycliques et du catéchisme de l’Église catholique produirait des réponses plus précises et plus documentées – bref, plus efficaces – que la catéchiste, le vieux sacristain, le pilier de paroisse un peu ronchon, le jeune converti ou le couple de paroissiens lambda. L’IA sera même, quantitativement, plus savante que le curé de paroisse ou la docteure en théologie. Sans aucun doute, du point de vue de la puissance, de l’efficacité, l’IA domine et maîtrise : son « magistère » s’impose.